Culture
La CNPF tacle Sarim Fassi-Fihri
La CNPF déclare qu’elle refuse d’entrer dans une polémique stérile avec l’actuel directeur du CCM
La Chambre Nationale des Producteurs de Films (CNPF), a publié un communiqué dans lequel il indique qu’il « refuse d’entrer dans une polémique stérile avec l’ancien président de la Chambre Marocaine des Producteurs de Films, actuel directeur du CCM et président de la Fondation de l’Institut Supérieur des Métiers de l’Audiovisuel et du Cinéma par le désir et l’insistance de l’ancien ministre de la communication, créateur et défenseur de ces fameux « Cahiers des charges », et d’un Institut Supérieur moribond.
Toutefois, la chambre a tenu à «rappeler quelques vérités à Monsieur Sarim Fassi-Fihri » en réponse à son interview intitulée : « Sarim Fassi-Fihri répond aux insurgés du 7ème Art », à une certaine déclaration d’un des responsables de la SNRT et quelques remarques de certaines personnes sur les réseaux sociaux.
Le communiqué souligne que « certaines personnes, parmi lesquelles on retrouve malheureusement quelques plûmes mercenaires de Facebook, ont essayé de faire douter de la crédibilité de certains participants au sit-in de protestation réussi, qui exprime avec force et sincérité l’état de détérioration continuelle du secteur du cinéma et de l’audiovisuel, conséquence de l’institution d’une politique basée sur le clientélisme, le favoritisme et les relations personnelles dans la plupart des entreprises publiques du secteur ».
« Heureusement que la majorité des composantes du peuple marocain savent parfaitement que des créateurs et des artistes comme Latif Lahlou, Mohammed Abderrahman Tazi, Lahcen Zinoun, Mohamed Abdelkrim Derkaoui, Mohamed Miftah, Abdelhak Zerouali, Said Naciri, Driss Chouika, Abdellah El Amrani, Abderrahim El Adili, Omar Benhamou, Salah El Jabali, Zahira Sadouk, Zhor Slimani, Rokaya Benhaddou, Saloua El Jaouhary…, ne sont ni des incapables, ni des magouilleurs, ni des businessmans, mais bien de véritables créateurs, et leurs œuvres, pionnières et de grande qualité sont là pour en témoigner », ajoute le communiqué.
Ce dernier poursuit qu’une voix enrouée est également sortie de Dar Labrihi tentant de faire endosser toute la responsabilité aux « Cahiers des charges » et à l’ex-ministre et son groupe qui les ont instaurés, oubliant que le problème ne réside pas uniquement dans les cahiers des charges, en dépit de leurs tares, mais bien dans la manière tordue de leur application d’une part, et la violation flagrante de certaines de leurs dispositions essentielles.
Concernant l’actuel directeur du CCM, le communiqué l’accuse de s’être « procuré » un diplôme supérieur, auquel il n’a pas droit, pour postuler au poste qu’il occupe actuellement grâce à des complicités d’un haut cadre du ministère de la communication, il a « commis », par le biais d’un journaliste « inconnu au bataillon », publiée sur un journal électronique, une réponse certainement « payante » où il traite les participants au sit-in du 10 janvier de simples «insurgés du 7ème Art» et d’une «poignée de cinéastes qui ne représentent qu’eux-mêmes» !
Le communiqué a tenu à relever certaines « contre-vérités ». D’abord, il indique que la CHPF regroupe officiellement et légalement, 51 sociétés de production (et le CCM dispose bien du dossier juridique à jour de ladite chambre), et le Bureau Exécutif au complet a bien effectivement participé au sit-in à côté d’autres membres, et non pas seulement « 4 cinéastes qui ne représentent qu’eux-mêmes ».
Ensuite, le communiqué souligne que le sit-in a connu la participation de créateurs connus et reconnus dans le domaine, producteurs-réalisateurs-comédien(ne)s-techniciens-compositeurs de musique, dont les créations représentent une partie très significative, pionnière et bien ancrée dans la mémoire du large public marocain, toutes générations confondues, parmi lesquels des réalisateurs d’œuvres qui ont marqué la cinématographie nationale.
Troisièmement, le communiqué déclare que l’actuel directeur du CCM, qui a catégoriquement exclu les véritables professionnels du secteur, et n’a pas reconnu leurs instances les plus représentatives et les plus actives, surtout la CNPF et le CNDICA (Coalition Nationale pour le Développement de l’Industrie du Cinéma et de l’Audiovisuel) qui regroupe des chambres et syndicats de producteurs, distributeurs, exploitants, comédiens et techniciens, et ne reconnait que la chambre de producteurs dont il a été président pendant 17 ans, transgresse d’une manière flagrante la réglementation du secteur qui stipule clairement que le directeur du CCM est tenu de le gérer en collaboration avec les organisations professionnelles en matière de production, de distribution et d’exploitation. Au lieu de cela, toutes les commissions mixtes du CCM sont composées, illégalement, de personnes physiques « proches » de monsieur le directeur.
Enfin, le communiqué affirme que concernant la commission de l’avance sur recettes, le directeur a omis de préciser que la dernière commission, nommée d’une manière précipitée et magouilleuse lors de l’intérim de Mme Hakkaoui alors qu’elle n’avait aucun droit d’engager l’Etat pour deux années d’exercice, est composée en partie « d’amis », de « proches » et d’employés de ses deux sociétés privées (MPS & CINEDINA) ! « Autrement, c’est une commission qui, à l’exception de son président, pour qui nous avons beaucoup de respect, peut être manœuvrée à sa guise, ce qui lui fait perdre son indépendance et son objectivité », souligne le communiqué.
Par ailleurs, la CNPF a bien fait remarquer ces manquements à la légalité et le non respect de la réglementation en vigueur au nouveau ministre, conclut le communiqué.